mercredi 22 octobre 2008

La politique s'invite dans les cours de récré ou le jeu cruel du socialiste


Je vis en région parisienne. Je suis père depuis 7 ans et mon fils, c'est quasiment toute ma vie. Mon travail de consultant me prend beaucoup de temps mais toutes les 2 semaines environ, j'arrive à m'échapper plus tôt du travail pour aller chercher mon fils à la sortie des classes.

Aujourd'hui, comme d'habitude, j'attendais devant le portail discutant de la crise avec les autres parents d'élèves. Benjamin sort, lui aussi discute, avec des copains, mais sûrement pas de la crise. Après de rapides salut, à demain, nous nous mettons en route vers la maison et c'est pendant cette courte promenade entre père et fils que j'ai découvert un nouveau jeu!

Figurez-vous qu'un nouveau jeu dit "violent" (comme le petit pont massacreur) est apparu dans les cours de récré.

- Alors qu'est-ce que tu as appris de beau, aujourd'hui à l'école?
- J'ai appris un nouveau jeu
- Ah, oui quel jeu? si tu me l'apprends, on pourra peut-être y jouer ce week-end avec ton oncle.
- Oui, c'est un super jeu, c'est le jeu du socialiste.
- Le jeu du socialiste?! répondis-je abassourdi, en quoi ça consiste?
- Bah, on pose une question en "ou" à un garçon dans la cour et si, il répond "je sais pas" et bah, on a droit de le frapper.

On a continué à parler de ce fameux jeu du socialiste une bonne partie de la soirée avec sa mère, je peux vous l'assurer. Il s'est avéré que mon petit Benjamin et sa bande d'amis s'amusent, si je puis dire, à poser des questions idiotes du type : " tu préfères les chaises ou les tables?" et si l'interrogé a le malheur de répondre "je ne sais pas", la bande de joyeux gai-luronds le mettent à terre, le ruent de coups et le traitent de "socialiste"!

Alors voilà, nous en sommes arrivés là! C'est inimaginable mais nous y sommes. Après une débacle socialiste aux présidentielles de 2007 et de continuelles luttes intestines depuis cet évènement, il se trouve que l'incapacité du premier parti opposant à se mettre d'accord sur un projet, une réforme de fond et le choix d'un leader s'est transformé en une espèce de notion inconsciente de l'hésitation et de la non-réussite.

Arrivée en classes de primaires, c'est bien pire! Pour nos chères petites têtes blondes, le socialiste est devenu un indécis, un souffre-douleur désigné et une victime! Ce soir, j'ai passé pas loin de 2 heures à expliquer à mon fils de 7 ans et 3 mois qu'on ne pouvait pas frapper d'autres personnes parce qu'elles étaient indécises, qu'un socialiste n'était ni un gros nul, ni un loser, ni un perdant, ni un homosexuel, ni une insulte.

Le climat politique actuel fabrique de petits sarkozys en herbe(sans faire de pléonasme) qui jouent aux plus forts et s'évertuent à profiter des plus faibles.


Un blogger socialiste profondément choqué et révolté par notre époque


PS : Je vais, de ce pas, rédiger une lettre à l'attention de Madame la Directrice.

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